Iaido, l'art de dégainer le Katana - Art Martial Japonais

Iaido, l’art de dégainer le Katana – Art Martial Japonais

L’Iaido, un art martial ancestral japonais, se focalise sur la technique de dégainement, de coupe et de rangement du katana, mettant en avant la précision du geste, l’efficacité du mouvement et la concentration mentale. Pratiqué principalement en salle avec un maître, les iaidoka manient de véritables lames japonaises ou des répliques modernes de Katana. Les séances consistent en l’exécution de katas préétablis, enseignant les réponses aux attaques dans diverses situations et postures, que ce soit en position formelle à genoux (seiza) ou en position debout. L’objectif ultime est de pouvoir réagir à toute attaque à tout moment. Le terme « Iaido » trouve son origine dans les caractères « i » signifiant « être » et « ai » signifiant « correspondre » ou « répondre », symbolisant ainsi la voie de répondre adéquatement à toute situation.

Histoire

Sur les champs de bataille médiévaux du Japon, la rapidité du dégainement et de l’attaque avec le katana était vitale lorsque d’autres armes échouaient. Le Battotechnique de dégaînement, était enseigné comme une compétence essentielle pour les samouraïs. Les écoles d’escrime se sont alors développées, mettant en avant le dégainage initial et la coupe efficace. Au XVIe siècle, Hayashizaki Jinsuke Shigenobu a fondé le Shin Muso Hayashizaki-ryu, une école qui a donné naissance à de nombreuses autres traditions. Bien que l’Iaido ait été temporairement interdit après la Seconde Guerre mondiale, sa pratique a été rétablie et normalisée par des groupes comme la section Iaido de la Fédération japonaise de kendo.

Entraînement

Les nouveaux venus entament leur parcours en assimilant la posture correcte, les déplacements et les règles d’étiquette, ainsi que les techniques de tenue et de coupe avec l’épée. Ils peuvent débuter avec un bokuto (une épée en bois) ou un mogito – une réplique conçue spécifiquement pour l’Iaido, reproduisant l’équilibre et le poids du katana, mais avec une lame en alliage de zinc non tranchante. Généralement, ce n’est qu’après plusieurs années de pratique (habituellement après avoir atteint le 4e ou le 5e dan) que les iaidoka passent à l’utilisation de véritables lames, étant donné leur dangerosité et leur coût élevé.

Après les exercices d’étirement et de mise en condition, la séance débute par une révérence en direction de shomen, le point focal de la salle, suivie d’une marque de respect envers le Sensei et envers l’épée. Le katana est ensuite inséré dans la ceinture. Les cours débutent souvent par une révision et une pratique des coupes de base, avant de se focaliser sur les formes. Cela peut se faire en synchronisation avec le groupe ou de manière individuelle, à son propre rythme. Dans les deux cas, le Sensei offre des conseils pour affiner la technique vers l’idéal.

Pratique des formes

Les arts martiaux dans le Japon ancien étaient traditionnellement enseignés à travers des katas ou des formes. La répétition des formes préétablies permettait aux pratiquants d’intégrer logiquement les techniques à diverses situations, perfectionnant ainsi leurs mouvements de base. Lors des confrontations réelles, le guerrier pouvait alors réagir instinctivement, sans nécessité de réflexion.

Les formes d’Iaido se composent généralement de quatre parties : le dégainement et la coupe initiale, nommés nukitsuke ; la fin de la course vers le bas, kiriotoshi ; un geste symbolique de nettoyage du sang de la lame, chiburi ou chiburui ; et enfin, noto, le rangement de la lame.

Chaque kata aborde une situation spécifique. Par exemple, le premier kata dans de nombreuses écoles implique un adversaire assis face à vous. Les katas suivants peuvent être plus complexes, avec plusieurs attaquants venant de différentes directions ou impliquant des conditions difficiles telles que des obstacles ou une obscurité totale. Dans tous les cas, l’objectif demeure constant : neutraliser les adversaires sans leur offrir la moindre ouverture ou faiblesse à exploiter.

C’est pourquoi une conscience aiguisée de la posture et du positionnement, ainsi qu’une efficacité maximale dans les mouvements, sont d’une importance vitale. Bien que différentes écoles puissent mettre l’accent sur la vitesse ou sur une esthétique élaborée, il est généralement admis que les mouvements gracieux sont aussi les plus efficaces, pouvant être exécutés avec une rapidité maximale.

Évaluations et Compétitions

Les évaluations dans l’Iaido débutent habituellement avec le 1er kyu et progressent ensuite vers le shodan ou 1er dan après un an de pratique, puis vers le 2e dan, 3e dan, et ainsi de suite jusqu’au prestigieux 8e dan (dans le système de la Fédération japonaise de kendo; d’autres fédérations peuvent avoir des systèmes de classement différents).

Lors des examens pour un nouveau grade, les pratiquants doivent démontrer un ensemble de techniques devant un panel de juges qui évaluent leur niveau de compétence.

Bien que l’Iaido soit essentiellement un art individuel, des compétitions existent également. Ces compétitions prennent la forme de tournois d’élimination où les participants exécutent des techniques devant trois juges qui déterminent lequel présente la meilleure démonstration de compétence. À chaque tour, un compétiteur est éliminé jusqu’à ce qu’un vainqueur émerge. Les compétitions sont divisées par grade, et hommes et femmes concourent ensemble. Grâce à son besoin de finesse plutôt que de force brute, les femmes peuvent rivaliser à égalité avec les hommes, et de nombreux pratiquants continuent à s’investir dans l’Iaido même à un âge avancé.

Raisons de pratiquer l’Iaido

Les motivations derrière la pratique de l’Iaido sont diverses, mais certaines sont particulièrement répandues :

  • Développer la concentration mentale : La manipulation d’une épée exige une concentration intense, et les pratiquants sont encouragés à maintenir un état d’esprit focalisé tout au long de leur entraînement. Cette pratique régulière renforce leur capacité à se concentrer pleinement sur la tâche à accomplir.
  • Entraîner le corps à son propre rythme : L’Iaido peut être pratiqué à différents niveaux d’intensité, adapté à divers âges et niveaux de forme physique.
  • Perpétuer une tradition culturelle ancienne : L’escrime japonaise a été une composante essentielle de l’éducation des samouraïs, et en pratiquant l’Iaido, les adeptes contribuent à préserver ces traditions ancestrales.
  • Expérimenter une forme de méditation en mouvement : La pratique de l’Iaido peut procurer une expérience de « flux » où le pratiquant perd la notion du temps et de soi-même. Les adeptes rapportent que cela les aide à maintenir un état de calme et de centrage même après avoir quitté le dojo.